Lexique et glossaire du caftan et du beldi marocain

Lexique et glossaire du caftan et du beldi marocain

 

Akad ou Aakad Ou 3QAD
Ce sont des petits boutons marocains en fils de soie et d’or tressés servant à fermer le caftan tout le lent du devant. Les akaads se referment avec des œillets eux même réalisés à la main à partir de fil de soie ou de fil d'or. Les akads sont fixés par le "maalem" une à une à la main sur le caftan. C'est une finition artisanale et traditionnelle qui nécessite une veritable maitrise du savoir faire du caftan traditionnel. 

AÂMARA ou SFIFA 
Fils de soie et d’or servant à réaliser les broderies, passementeries et autres finitions appliquées au caftan.

MOUZOUNA ET AÂQIQ 

Respectivement paillettes et perles utilisées pour réaliser les broderies de perles. La maison finezine dispose d'un véritable savoir fair dans le travail minutieux et de longue haleine de motifs floraux, ethniques ou géométriques...

Badiya ou Badiiya
Caftan pour femme sans manches. Plus légère et plus facile à porter. 

Berchmane
Travail de passementerie réalisé à la main par deux personnes, L’une tresse les fils tandis que l’autre les fixe. On le retrouve en finitions de jellabas

Brid

Broderie en relief réalisée au fil de soie et skalli

Tersane
Technique grâce à laquelle le maâlem torsade plusieurs fils de soie ou d'or pour augmenter l’épaisseur du fil. Le tersane est la base de la finition du caftan. 

Darss ou Dars
Dentelle fine travaillée à l’aiguille dont les motifs rappellent des dents (darsa) . On la retrouve aux extrémités des vêtements féminins caftans, tuniques ou jellabas. 

Debbana OU Blibla
Motif traditionnel travaillé à l’aiguille formé de cercles superposés évoquant l’aspect d’une mouche (debbana).

Defra OU Dfira
Tresse de passementerie utilisé pour les finitions des bordures des caftans marocains. 

Fekroune (TORTUE), Kfal ou bzim
Bijoux de ceinture que l’on accroche sur la mdamma

Foukia ou Dfina
La pièce du dessus, par-dessus le caftan et qui reste généralement ouverte. Elle est parfois appelée dfina.

Fssala
Coupe traditionnelle du caftan en forme de T. Aujourd’hui, le caftan se rapproche du corps et devient de plus en plus féminin.

Hrir
Fil de soie naturelle décliné dans de multiples coloris.

Hzam 
Ceinture en arabe qui sert à ajuster le caftan au niveau de la taille. 

JABADOR
Ensemble masculin composé de trois pièces – sarouel, tunique et gilet, généralement confectionné dans des tissages de coton hayati (voile suisse) enmlifa (lainage fin) avec finition maâlem ou fil de soie.

JELLABA
Tunique à capuche descendant traditionnellement à la cheville, incontournable du vestiaire marocain autant féminin que masculin. La jellaba, comme le caftan, est bâtie ‘après une forme en « T ». Remise régulièrement au goût du jour, elle a connu ces dernières années bon nombre de transformations, jusqu’à être dénaturée en mini-robe…

JIAB
Poches latérales et profondes intégrées aux kmiss, sarouel, jellaba et caftan. Dans sa version contemporaine, le caftan revu comporte des poches plus petites à vocation décorative sur sa partie avant. On parle également de mdamma à jiab de Fès quand elle comporte une fermeture à glissière. Rigides et difficilement modifiables, les mdamma à jiab sont généralement réalisées sur mesure pour les clientes.

JOHARA
Tissu en soie originaire de Lyon, travaillé en bandes successives pleines et  motifs floraux, utilisé pour les kmiss à porter sous les caftans et finis de dars. Ils sont encore utilisés aujourd’hui pour les kmiss de jellaba et sous la labssa fassia de la mariée.

KARMOUSSA
Akad géant en forme de figue réalisé en fil de soie tressé.

KITANE
Passementerie en fils de soie ou de skalli enroulés, utilisée par les maâlems pour orner ou finir les caftans.

LABSSA
Tenue de la mariée (labssa lkbira) mais aussi nom donné au caftan lorsque celui est constitué de plusieurs pièces. Généralement, la labsa est faite d’unemansouriya porté sur un caftan coordonné moins travaillé, et tous deux ceinturés.

M’RAMMA
Métier à tisser la soie.

MAÂLEMS
Maîtres artisans brodeurs, tailleurs, mais aussi spécialisés dans la réalisation des mdammates et des chrabel. Le travail des maâlmias ainsi que celui des brodeuses représente l’héritage culturel du Maroc. La préservation de ces métiers d’art est essentielle pour la pérennisation du savoir-faire de la couture traditionnelle marocaine. Zhor Raïs, via son association « De Fil en Aiguille », tente de valoriser le travail de ces hommes et femmes de l’ombre.

MAJDOULE
Fin et long cordon en fils de soie ou d’or tressés que l’on enroule à plusieurs reprises autour de la taille. Pratique et léger, le majdoule se porte plus ou moins haut, parfois même en takhmal comme accessoire de mode.

MANSOURIYA OU DFINA
Partie supérieure du caftan lorsque celui-ci se compose de deux pièces. Confectionnée dans un tissu léger, la mansouriya ou dfina est généralement plus richement ornée que le reste de la tenue, et comporte des fentes latérales et frontales plus importantes afin de montrer une partie du caftan porté dessous.

MDAMMA
Au départ simple accessoire, la mdamma (ceinture) est devenu par la suite un élément identitaire permettant d’afficher sa classe sociale, sa richesse et ses origines. La mdamma traditionnelle est une ceinture rigide réalisée à partir d’un tissu brodé à la main fixé sur une armature en carton ou en toile. Les mdamma en tissu sont coordonnées au caftan, mais il en existe de tailles et de styles différents. Parmi les plus traditionnelles, la mdamma en skalli samm (or ou argent) de Fès est un must du vestiaire féminin pouvant s’accorder à n’importe quel type de caftan. La mdamma b-dhab ou b-nakra (en or ou en argent massif) faisait traditionnellement partie, principalement chez les familles de notables, de la dot de la mariée. La mdamma, tout comme le caftan, suit les tendances, qu’il s’agisse de sa forme ou de sa largeur. Originellement large de 7 à 8 cm et entièrement brodée de skalli, la mdamma a évolué, dans les années 80, jusqu’à se transformer en ceinture-corset spectaculaires au début des années 2000. Après avoir été allègrement dénaturée et rendue importable (sa largeur pouvant aller jusqu’à 15cm), la ceinture marocaine revient à des proportions plus humaines et plus esthétiques, avec des largeurs inférieurs à 13 cm, et gagne aussi en souplesse.

MELOUI
Bande de passementerie enroulée en fil de soie ou d’or que le maâlem appose avec la dfira.

MOUKH OU MSSEWESSE
Motif de broderie en fil de skalli en forme de cervelle réalisé par le maâlem avec le tersane.

MTAKKAB
Travail de dentelle ajourée réalisée à l’aiguille au fil de soie. Il s’agit d’une technique très proche du travail de chbika avec des motifs s’apparentant aux broderies anglaises.

NTAÂ
Broderie (tarz) au fil d’or originaire de Fès Très lourde et chargée, elle est par conséquent souvent travaillée sur du velours par les maâlems. Le tarz ntaâ reprend souvent le dessin du paon, qui serait hérité des échanges commerciaux anciens entre la Chine et le Maroc.

OKKAZ
Diadème en or serti de pierres précieuses originaires de Fès porté par les mariées pendant la traditionnelle doura.

RANDA
Travail de dentelle fine à l’aiguille. A l’origine, la randa était appliquée sur les cols et manches des kmiss pour hommes.

SADRIYA
(Gilet) Vêtement masculin d’origines turque et andalouse repris par les femmes comme accessoire ornemental du caftan. L’univers du gilet comporte de multiples variantes : extra-court, sans manches, à petites manches épaulettes (également appelées oudinates), etc. Les années 2000 ont remis le gilet sur le devant de la scène, d’abord long et ceinturé puis aujourd’hui très court, comme un boléro..

SEBNIA 
(fechtul pour la kessou el kbira juive) Foulard richement brodé ou réalisé dans un tissage très coloré que les femmes portaient sur la tête, en particulier dans le nord du Maroc.

SELHAM
Cape marocaine dotée d’une capuche faisant originellement partie du vestiaire masculin. Elle est traditionnellement réalisée en lainages habba de Ouazzane, Sousdi et Mlifa pour hommes et en lainages plus fins pour les femmes.

SAROUEL KANDRISSA
Pantalon ample et bouffant resserré aux chevilles, généralement porté sous le caftan.

SFIFA
Passementerie en fil de soie ou en skalli tressée par les maâlems sur la mramma ou réalisée en machine. La sfifa, extralarge est traditionnellement emblématique de Labssa Lakhzaniya (Cour royale)

SKALLI SAMM
Fil d’or ou d’argent utilisé pour broder les caftans.

TABTINE
Doublure de caftan, généralement en soie. Attention aux doublures, elles peuvent dissimuler des vices de fabrication et réserver parfois de mauvaises surprises : un travail machine vendu pour du fait main ou des finitions approximatives.

TAKRIR
Motif de crocheté en fil de soie avec pompons, initialement réalisé pour les salons marocains traditionnels et rarement repris par les couturiers.


TEKHMAL
Cordon en fil de soie à l’aide servant à retrousser les manches du caftan. Le tekhmal dans sa version sophistiquée est en or orné de pierres précieuses (généralement d’émeraudes et de rubis taillés bruts que l’on retrouve dans les bijoux marocains anciens). Les deux dernières décennies ont vu l’apparition de tekhmal faits d’élastique, ornés des chutes de tissus de caftan ainsi que de mini-tekhmal plus communément appelés « chouchous » à placer directement sur les manches. Des accessoires plus pratiques mais peu esthétiques jusqu’à ce que Leïla Benmilh (Shérazade Couture) conçoive, en 2007, une gamme de chouchous sophistiqués, accessoires à part entière, également portables sur des chemisiers occidentaux.

TARZ
Broderie dans son sens le plus global. Il existe plusieurs types de broderies issues des différentes régions du Maroc. Par exemple, le tarz lhsabégalement appelé tarz al gharza, originaire de Fès, est réalisé à l’aide d’un canevas sur lequel les brodeuses comptent les trous. Il est identifiable par ses motifs géométriques en fil de soie monochrome. Le tarz ntaâ est connu pour sa monochromie. Il est réalisé au fil d’or sur du velours de soie. Le tarz tetouani, reconnaissable à ses motifs floraux multicolores, est travaillé en volume. Il existe aussi, entre autres, le tarz el meknassi, caractérisé par son point quadrillé ou en diagonale, et le tarz rbati à motifs floraux multicolores. La liste est encore longue !